vendredi 25 octobre 2013

Il est où, le problème ?

Bon je te préviens, lecteur, je ne suis pas contente. Ça fait longtemps que je n'ai rien écris mais la colère, mue en frustration puisque tue, ne me laisse pas le choix : il faut que je justifie le nom de mon blog et que je m'exprime, sinon je risque l'implosion. Ou de commettre un meurtre, au choix.

Alors voilà, lecteur, venons-en au fait : le truc, c'est que je suis Française. Tu ne vois pas où est le problème ? Eh bien moi non plus à vrai dire, sauf depuis que je vis au Québec. Tu sais que j'adore le Québec, que je m'y sens bien, que j'aime la vie que je m'y suis construite et que jusqu'à présent je ne regrette absolument pas mon choix de m'être installée à 6000 km de chez moi. J'en ai déjà parlé ici.

Où je veux en venir ? OK, je me lance. J'en ai vraiment ras le bol qu'on se foute constamment de mon accent français. Et là lecteur, tu commences à me connaître, tu sais que c'est un doux euphémisme. Ça paraît con, hein, mais je te jure qu'au bout de 5 ans, ça devient insupportable. Au début, je le prenais à la blague, ahahaha c'est drôle, je ne parle pas comme les gens d'ici, je le sais bien, alors je laisse faire et je ris de bon coeur. L'autodérision fait des miracles lorsqu'il s'agit de s'intégrer dans un nouveau groupe, surtout si le groupe est composé de 7 millions de personnes. Je suis venue ici de mon plein gré, personne ne m'a forcée, on est bien d'accord. Comme dirait ma grand-mère, « Tu l'as voulu, tu l'as eu ».

Donc OK, les premiers mois je ne dis rien, et pourtant dès la première vanne, j'ai été choquée (au sens français du terme, hein, soyons clairs). Choquée, parce que les gens se moquent d'un truc sur lequel je n'ai aucun contrôle. En fait pour être honnête à 100 %, à chaque fois je le prends personnel et ça me rappelle les trous du cul qui se sont moqués de moi pendant des années quand j'étais plus jeune parce que j'avais un gros nez ou des grandes oreilles, parce que je jouais mieux au foot (soccer) que les garçons de mon école ou parce que je n'ai pas eu de seins avant l'age de 15 ou 16 ans. Je sais que tu n'y peux rien, ami lecteur, si j'ai grandi au milieu de connards. Je sais aussi que le parallèle que je fais te choque sûrement, toi aussi. Pourtant, c'est exactement ce que je ressens.

À chaque fois, je ne peux pas m'empêcher de faire une comparaison simple : qu'est-ce qui me serait arrivé en France si je m'étais foutu de la gueule d'un Africain ou d'un Chinois parce qu'il parle le français sans prononcer les r ? Ça n'aurait fait rire personne et je serais juste passée pour une bonne vieille xénophobe, n'ayons pas peur des mots. Oui je sais, je ne peux pas comparer la société française avec la québécoise, ça n'a rien à voir, au Québec on est des Bisounours par rapport à ce qui se passe quotidiennement en France. Je ne le sais que trop bien, ça fait partie des raisons qui m'ont fait prendre mes clics et mes clacs. Pas pour rejoindre le pays des Bisounours, mais pour m'échapper d'un monde de sauvages, qui aurait fini par me happer et me bouffer.

Mais revenons-en à nos moutons. C'est quoi le problème avec les Français, au Québec ? Pourquoi la plupart des gens pensent, au fond, qu'on se croit supérieur ? Un ami journaliste québécois m'a dit un jour que l'origine de cette jalousie vient des années 70 (je ne suis plus certaine), période pendant laquelle il manquait d'enseignants dans les écoles québécoises et que le Québec a comblé ce manque en allant chercher des profs en France. Ainsi sont nés les fameux Maudits Français dont on entend tant parler au Québec. Bon. Du coup, je peux comprendre, si j'essaie très fort, que les seniors aient une dent contre nous, se sentent vexés ou quelque chose comme ça. J'ouvre ici une petite parenthèse pour adresser une pensée chaleureuse au vieux qui m'a si gentiment demandé de « rentrer dans mon pays » au téléphone, dans le cadre de mon travail, alors que je ne lui donnais pas la réponse qu'il attendait (je bosse dans un centre d'appels au service à la clientèle), et à sa compatriote qui a carrément fait une plainte à mon sujet auprès de mes supérieurs, en disant explicitement que je la prenais de haut parce que j'étais Française alors que je ne pouvais simplement pas faire ce qu'elle me demandait. (Devrais-je préciser ici qu'ELLE s'était mise toute seule dans la merde, et qu'elle pensait que je me devais de l'en sortir ?) Lorsque ma patronne l'a rappelée pour parler de sa plainte, elle s'est rendue compte que la charmante cliente avait une belle-soeur française qui suscitait en elle une frustration extrême. (La connasse dame n'a même pas retiré sa plainte, au bout du compte.) Vous comprenez mieux, maintenant, pourquoi je parle de frustration ? Je ferme donc la parenthèse.

Alors en admettant que les vieux québécois aient une bonne raison de ne pas aimer les français (je n'en reviens pas d'écrire ça !), quel est le problème des jeunes ? La personne qui fait que j'écris cet article, qui me dit à peine bonjour mais se permet dès qu'elle me voit de me parler en imitant (tellement mal, en plus !) l'accent français, de se foutre de moi ouvertement à cause de mes origines, est une jeune trentenaire. Pas une ado prépubère là, ce qu'on appelle une adulte. Je pense qu'on ne lui a jamais dit que les blagues les plus courtes sont les meilleures (je pense que ça aussi, ça me vient de ma grand-mère ahah). Aujourd'hui, ç'a été la fois de trop, j'étais tellement fâchée que je n'ai rien dis. Ceux qui me connaissent un peu sauront que cette fille a donc frôlé la mort.

C'est fou quand même, je n'aurais jamais pensé subir un jour ce genre de discrimination. Parce que oui, appelons un chat un chat. J'ai été témoin des milliers de fois de ce genre de comportement, à l'école primaire, au collège (secondaire) et même au lycée (CEGEP). Ça faisait partie de mon quotidien, en fait. Si Jasmin Roy avait été à l'école avec moi, il aurait halluciné. Ironiquement, le seul endroit où je n'aie rien vu de tel, c'est à l'Université Paris 8 à Saint Denis, probablement la ville la plus controversée de France puisqu'y vivent énormément d'immigrés et s'y passent beaucoup de faits divers. Dans cette Université, il y avait plus de 80 nationalités différentes, il me semble.

Alors c'est peut-être ça, la solution ? Mélanger tout le monde pour qu'on se connaisse et s'apprivoise et qu'on soit capable de vivre tous ensemble sans perdre de temps à se foutre du voisin parce qu'il parle comme ci ou comme ça, parce qu'il est jaune, noir, vert ou orange à pois bleus, parce qu'il porte une kippa ou un voile, une croix, une étoile ou une main autour du cou ? Est-ce que c'est moi qui suis trop naïve ou bien globalement, on s'en contre fous ?

À bon entendeur,














mardi 12 février 2013

Arrêter de fumer? Quelle bonne idée !

Qui dit nouvelle année dit résolutions, nouveaux défis pour certains, nouveaux départs pour d'autres. En ce qui me concerne, j'ai pris ma bonne résolution de 2013 avec quelques semaines d'avance, le 16 novembre 2012. Vous l'aurez deviné, j'ai effectivement arrêté de fumer ! Enfin !

J'ai gambergé sérieusement sur la question pendant plusieurs mois avant de me lancer, pour ne pas dire plusieurs années. À vrai dire, j'avais déjà tenté plusieurs fois d'arrêter, de plusieurs façons: volonté seule, sur un coup de tête, patchs, avec des amis, et rien n'a vraiment fonctionné plus de quelques semaines. Je voulais que cette fois-ci soit la bonne, la dernière, alors j'ai pris mon temps et j'ai étudié plusieurs possibilités.

Franchement, avec la force de caractère et de volonté qui me caractérise, je ne pouvais pas croire que la cigarette allait gagner ce combat. Impossible. J'ai trop de projets, à court ou moyen terme (je vous laisse deviner quoi ;)) qui nécessitent une bonne santé, de l'énergie et, accessoirement, que j'évite de jeter mon argent par la fenêtre. Par contre, je me rendais compte qu'il me fallait un dernier petit coup de pied aux fesses pour me lancer dans cette ultime tentative qui, je le savais, je le sentais, serait la bonne.

C'est en discutant avec un ami proche, lui-même gros fumeur depuis de trop nombreuses années, que j'ai trouvé le parachute avec lequel j'allais me lancer.

Tindiiiiiin !





Je vous préviens tout de suite, je ne suis pas payée par l'auteur du bouquin pour lui faire de la pub. De toute façon, il est mort en 2006, ce bon vieux Allen, qui a sauvé la vie de tant de fumeurs. C'est dommage, j'aurais bien aimé lui exprimé ma gratitude d'avoir osé mettre les fumeurs face à eux-mêmes sans passer par quatre chemins.

Parce qu'en fait, si on y pense deux minutes, toutes les excuses que les fumeurs trouvent pour continuer de fumer sont teintées de mauvaise foi, qui cache une angoisse profonde. Une addiction, quoi. Tu aimes fumer? Tu trouves ça bon? Agréable? Ça te détend? Tsss tsss ne te fous pas de moi. Souviens-toi juste de ta première cigarette et tu admettras que c'était le truc le plus dégueulasse
du monde.

Ce livre met le fumeur face à ses propres paradoxes et lui met le nez dans son caca. Clairement, ce n'est pas quelque chose de très agréable mais ça reste le moyen le plus efficace de lui faire réaliser à quel point il est stupide, et je m'inclus dans cette piètre description.

Aller copain fumeur, réveilles-toi, cours acheter ce livre à 14,50 $ et lances-toi ! Tu m'en diras des nouvelles.